Critique de Ghost in the Shell

Ghost in the shell

8.3

Scénario

7.0/10

Réalisation

8.5/10

Casting

8.0/10

Musique

9.5/10

Les pour

  • De bons acteurs
  • Une belle 3D
  • Une réalisation réussie
  • Une bande originale superbe

Les contre

  • Un scénario un peu prévisible

Twitter : #GhostInTheShell  @paramountfr

Réalisateurs : Rupert Sanders

Acteurs: Scarlett Johansson, Pilou Asbæk, Michael Pitt, Juliette Binoche, Takeshi Kitano,

Date de sortie : 29 mars 2017

Durée : 1h47

Voilà exactement le film qui a tout pour s’attirer les foudres et se faire détester dès le départ. Les raisons sont nombreuses à commencer par le fait qu’il s’agisse de l’adaptation d’un manga culte, mais aussi pour l’éternel débat de remplacer des acteurs d’origines autre que blanche par des acteurs blancs pour ne citer que ces points de débats continuels.

oui Ghost In the shell prenait de gros risques et les scénaristes en avaient sans doute conscience lors de l’écriture du film tout comme Rupert Sanders  au moment de passer derrière la caméra tant ces deux critiques volent en éclats très rapidement faisant de Ghost in the shell un bon film en contournant les critiques de manière intelligente.

Prenons l’aspect adaptation pour commencer :  Le film propose des plans iconiques du manga mais également de nouvelles scènes vraiment intéressantes et totalement inédites permettant au film de se démarquer et de proposer finalement une expérience complète pour les non initiés au manga et une expérience inédite pour les fans. Adapter une oeuvre tant aimée n’est pas simple, mais concernant Ghost in the shell, c’est une réussite.

Arrive ensuite le moyen intelligent trouvé par les scénaristes concernant le fameux WhiteWashing. Oui l’actrice principale du film est blanche et s’appelle Scarlett Johansson mais sauter à pied joint dans la polémique reviendrait à oublier que depuis des siècles, la femme japonaise se recouvre le visage en blanc comme expliqué par Philippe Mesmer pour dans un article du Monde et repris sur le site greenbeaute.com

Elles consomment une grande quantité de produits cosmétiques bihaku, qui «blanchissent». […] L’ importance d’une peau blanche reste ancrée dans le quotidien des Japonaises depuis des siècles. A l’ère Heian (794-1185), inspirées par la déesse légendaire Amaterasu dont le blanc du visage faisait la beauté, les femmes de la cour cultivent l’art de conserver la peau blanche, signe distinctif du commun et synonyme de pureté, d’hygiène, d’innocence et de coquetterie.

Finalement proposer une femme asiatique parfaite et blanche semble couler de sources pour en faire un modèle et le choix de Scarlett Johansson prend finalement tout son sens. Enfin si cette explication ne vous convainc pas et préférer voir un aspect moins glamour et bien on peut simplement l’expliquer par le désir des vilains scientifiques qui veulent simplement reproduire une image d’eux-même, étant blancs également. Dans les deux cas, la transformation physique d’une jeune femme japonaise en une guerrière à la peau blanche est le travail de scientifiques et qu’importe la raison pour laquelle Motoko est devenue blanche et se faire appeler Major, cela n’est pas pour des raisons d’ethnie, mais de culture, la culture japonaise ou la culture de soi.

Voilà, on a parlé de la polémique, on peut ensuite parler du film en lui-même: Oui c’est un bon gros divertissement et un de ces divertissements vraiment efficaces. Pas le moindre temps morts, de très belles scènes d’action, une touche de poésie notamment dans la conception du Major vraiment agréable, le tout sublimé par une 3D efficace et jolie (pas d’effets gadgets ridicules, mais une superbe profondeur de champ) font de Ghost in the shell, l’exemple type du Blockbuster que l’on va voir pour se vider la tête.

L’histoire est plutôt simple, il est vrai, mais étrangement toujours d’actualité puisque finalement le futur inventé par Masamune Shirow il y a plus de 20 ans est toujours résolument moderne et plausible. Ce côté innovant et futuriste fait toujours aussi froid dans le dos qu’il y a 20 ans.

Du côté du casting, les acteurs jouent assez bien et l’on remarquera la démarche si particulière de Scarlett Johansson qu’elle tient tout du long rappelant à la fois le Manga, mais aussi que c’est une machine.

Juliette Binoche délivre, elle aussi, une jolie prestation tout en sachant que l’on n’est clairement pas devant un film à Oscars.

Enfin, si l’on retiendra le bon jeu des acteurs, les superbes scènes d’actions, la jolie 3D et le fun général procuré, on ressortira aussi avec le souvenir de la très bonne bande originale à la fois rendant hommage, elle aussi, au manga original tout en proposant des remis ou une composition inédite.

Clairement le travail autour de ce film a été fait par une équipe aimant le manga original et surtout avec l’idée d’en proposer une version respectueuse et ce n’est dès lors pas surprenant que le créateur de celui-ci ait totalement approuvé le film et le choix de Scarlett Johansson dans le rôle du Major.

Concrètement, le meilleur conseil que l’on pourrait donner aux spectateurs avant d’aller voir Ghost in the shell est de se détendre, de ne pas chercher une polémique pour le plaisir de chercher une polémique et d’apprécier le film pour ce qu’il est: Un bon blockbuster sympa avec une femme en vedette (Amies féministes, n’oubliez pas de saluer ceci entre une ou deux de vos attaques régulières).

Ghost in the shell est divertissant et c’est tout ce que l’on en attendait.

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